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MUSECLIO

LA RECHERCHE D’UN REGIME POLITIQUE (1848 – 1879) n°1

9 Février 2010 Publié dans #Cours 1ère

LA RECHERCHE D’UN REGIME POLITIQUE (1848 – 1879)

Manuel Nathan 2003, 1ère L/ES

Introduction :

 

            De 1848 à 1875 plusieurs régimes politiques se sont succédés en France :

            * La II République succède à la monarchie bourgeoise de Louis-Philippe à partir du 22 février 1848.

            * Le Second Empire voit le prince-président Louis-Napoléon Bonaparte devenir par un coup d’Etat le dirigeant puis l’empereur de la France (1851-1870)

            * Le pouvoir insurrectionnel  de la Commune de Paris s’est établi dans une époque de guerre civile, après la défaite de Napoléon III.

            * A partir de 1870 un nouveau régime se met en place progressivement en place : La III République (1870- 1875 jusqu’en 1940).

            La France recherche des institutions capables d’inscrire l’héritage de la Révolution dans la société nouvelle. L’instabilité politique est forte entre la Révolution française et la III République.

Problématique : Comment expliquer l’instabilité politique de la France de 1848 à 1879 ?

Sur quelles valeurs s’appuient les Républicains pour obtenir les suffrages des Français ?

 

I. Pourquoi la Seconde République (1848 – 1851) est-elle éphémère ?

            Comment expliquer l’échec de la II République ?

 

            A. Quels sont les principes de la Révolution de février ?

 

                        1. Quelles sont les causes et le déroulement de la Révolution de Février ?

Texte 1 page 124 : le retour pacifique de la République

+ tableau page 118 : Février 1848 Lamartine rejette le drapeau rouge à l’Hôtel de Ville de Paris

Question 1 page 125 : Comment l’auteur justifie-t-il le retour inévitable et définitif de la République ?

Le catholique social Frédéric Ozanam présente le retour de la République comme :

* un fait inévitable car la monarchie de Louis-Philippe n’a pas d’assise politique : «  il ne laisse point derrière lui […] un grand parti qui lui conserve un attachement et un dévouement presque religieux » (l. 5-6) et n’est pas soutenu par la population : « On a proclamé la République sans fanatisme et sans opposition ; tout le monde l’accepte » (l. 6à 8), « Tout le monde est décidé à faire l’expérience d’une nouvelle forme de gouvernement »  (l. 10-11).

* un fait définitif à cause de l’échec de trois monarchies auparavant : « la monarchie, trois essayé […] a trois fois donné preuve de son impuissance. »(l. 8 à 10), et de la modération des esprits en matière politique : « il n’y a pas de risque de recommencer la Terreur de 93 »(l. 14), « les institutions politiques […] ne passionnent plus assez les hommes pour qu’ils se coupent la gorge en leur honneur.» (l. 15 à 18). 

 

Ces affirmations peuvent être expliquées : la monarchie bourgeoise du « roi-citoyen » n’a pas d’assise politique car les électeurs sont très peu nombreux : 300 000 électeurs sur 36 millions d’habitants.

 La monarchie n’est plus soutenue par la population car la bourgeoisie est mécontente d’être à l’écart de la vie politique, et la population moins aisée souffre depuis 1846 d’une crise économique et sociale, caractérisée par un chômage en hausse et des prix élevés pour les produits alimentaires.

 

_ Le 22 février 1848 le peuple de Paris se soulève contre la monarchie (1830 – 1848) du roi-citoyen Louis Philippe. Ce régime était fragile à cause d’un nombre réduit d’électeurs (300 000 électeurs sur 36 millions d’habitants), du mécontentement de la bourgeoisie d’être exclu du pouvoir politique, et de la crise économique et sociale affectant depuis 1846 les catégories moyennes et pauvres (chômage, prix alimentaires élevés).    

_ Le 24 février après deux jours de combats Louis-Philippe abdique et la République est proclamée par le poète du romantisme Lamartine (1790-1869). Celui-ci rejette le drapeau rouge comme drapeau national au profit du drapeau tricolore.

                        2. Quelles sont les réalisations de la II République ?

 

_ La Deuxième République est la forme de gouvernement de l'État français du 4 novembre 1848 au 2 décembre 1852. Elle fait suite à la monarchie de Juillet et sera remplacée par le Second Empire.

 

Texte 3 page 124 : L’abolition de l’esclavage

Question 6 page 125 : Sur quels principes les auteurs de ce décret fondent-ils leurs décision ?

La décision d’abolir l’esclavage repose sur le respect de la dignité humaine, le « dogme républicain » de la : liberté, égalité, fraternité, c’est-à-dire la croyance dans le libre-arbitre de chaque homme. 

 

Question 7 page 125 : Quelle est la teneur de ce décret ?

Le décret interdit l’esclavage, c’est-à-dire la possession, l’achat et la vente d’être humains en France et à l’étranger, mais aussi les punitions corporelles.

 

_ Les principes républicains (respect de la dignité humaine, dogme républicain de la liberté, égalité, fraternité…) conduisent à l’abolition définitive de l’esclavage dans les colonies françaises. L’abolitionniste Victor Schoelcher (1804-1893) est à l’initiative du décret d’abolition du 27 avril 1848.

_ L’esclavage avait déjà été aboli une première fois durant la Révolution française par l’Abbé Henri Grégoire le 4 février 1794 mais avait été rétabli en 1802 par Bonaparte.

 

Image 4 page 125 : Le suffrage universel dédié à Ledru-Rollin

Question 9 page 125 : Comment l’auteur a-t-il associé l’idée de République et le suffrage universel à celle de prospérité économique ?

L’auteur lie la prospérité et le suffrage universel en mettant ensemble aux pieds de Marianne l’urne électorale et le sac rempli de fruits, la table des Droits de l’homme et la machine de l’ouvrier.

 

_ la République qui naît de la Révolution de 1848 associe principes de démocratisation politique à principes de démocratisation sociale. Cela se traduit par des scènes de fraternisation de la Bourgeoisie avec le monde ouvrier contre la Monarchie.

_ La République proclame le droit au travail. Dans ce but sont créés des Ateliers nationaux pour donner un emploi aux ouvriers touchés par le chômage. La fraternité s’ajoute à la liberté et à l’égalité dans la devise de la République.

_ Cependant, très vite, le non-respect de ces principes de départ aboutit à des émeutes sévèrement réprimées qui marquent le divorce entre classes laborieuses et bourgeoisie au pouvoir. Le 21 juin les Ateliers nationaux jugés trop coûteux, et favorisant les idées socialistes sont fermés. L’émeute parisienne protestant contre cette fermeture est réprimée avec violence. Le « parti de l’ordre » mené par Thiers (1797 – 1877) triomphe.

Ateliers nationaux (p. 330) : institution créée par la Constituante en 1848 pour employer les ouvriers chômeurs à Paris, essentiellement à des travaux de terrassement. 

 

 

Suffrage universel masculin (p. 118) : système électoral où sont électeurs tous les citoyens majeurs de sexe masculin.

 

 

( 3. Quelle est la constitution de la II République ? )

Question 8 page 125 : décrivez cette image en expliquant la signification symbolique des éléments qui la constituent (composition du cortège, attitude des participants, personnages centraux) ?

* L’image montre la venue des Français jusqu’à l’allégorie de la République au centre, c’est-à-dire la possibilité pour tous les Français de voter qu’ils soient de gauche (ouvriers en bleu de travail, classes populaires, soldats…) ou de droite (officiers, clercs, hommes riches et à leur tête se trouve Thiers) ayant déjà le droit de vote avec l’ancien système (suffrage censitaire). Le cortège de gauche est uni, s’avançant en ordre, le cortège de droite est déjà à proximité de la Marianne. La signification de cette attitude des participants est l’enthousiasme des classes moyennes et populaires de pouvoir participer à la démocratie, et le doute du Parti de l’Ordre, avec Thiers à sa tête, sur l’arrivée de ces nouveaux citoyens.

* Au centre de l’affiche se trouve Marianne, l’allégorie qui symbolise la République. Elle porte le bonnet phrygien symbole de liberté, le flambeau de liberté et de civilisation, la table des Droits de l’homme qui évoque les Dix Commandements. Elle regarde les hommes du cortège de droite qui semblent être choqué de l’arrivée des nouveaux citoyens. Son regard est un rappel à l’ordre du principe républicain : égalité. A ses côtés se tient le révolutionnaire Ledru-Rollin. Il porte le même habit que l’un des membres du cortège de gauche, indiquant par là qu’il est membre du peuple. Son bras tient la charrue du laboureur, l’autre bras est posé sur un vase portant gravé le mot : urne électorale. Aux pieds de Marianne se trouve de part et d’autre la machine de l’ouvrier et les fruits récoltés par le paysan.

_ La signification générale de la gravure est l’arrivée au suffrage universel (urne électorale, Marianne) de tout le peuple, les riches choqués et dubitatifs (cortège de gauche) et les classes moyennes et populaires (cortège de droite).

Ou

 

Schéma sur la Constitution de la II République

 

 

 

Questions :

 

1. Présenter le document.

 

2. Qui détient la souveraineté ? qui détient le pouvoir exécutif ? Qui détient le pouvoir législatif ?

 

3. Quelles sont les relations entre les différentes institutions ?

 

4. Caractériser ce régime.

 

_ La constitution de la Deuxième République répartit ainsi les pouvoirs :

* Le pouvoir exécutif : Le président est élu pour 4 ans au suffrage universel direct, à la majorité relative avec un minimum de 2 millions de voix ; il n'est rééligible que 4 ans après la fin de son mandat. Il doit avoir au moins 30 ans. Il dispose de la force armée, sans pouvoir jamais la commander en personne. Il ne peut pas non plus dissoudre l'assemblée. C'est lui qui nomme les ministres. Il dispose du droit de grâce. Certains amendements avaient pour objet d'interdire à certaines personnes de se présenter à la présidence (les constituants voulaient éviter un dévoiement du régime en excluant de la course à l'élection le neveu de Napoléon et les membres de la famille royale), mais ils ne furent pas retenus.

* Le pouvoir législatif : Une assemblée unique (monocamérisme), l'Assemblée Nationale (750 membres d'au moins 35 ans, élus pour 3 ans au suffrage universel direct). Ses membres perçoivent une indemnité.

_ La constitution de la deuxième République est promulguée par le président de l'Assemblée constituante le 4 novembre 1848. Le 10 décembre, Louis Napoléon Bonaparte est élu président de la République avec 74% des suffrages exprimés.

 

B. Comment chute la II République ?

 

Texte page 119 : La proclamation du coup d’Etat de Louis-Napoléon Bonaparte

 

Qui s’adresse au peuple français ?

Le président, le prince Louis Napoléon Bonaparte, neveu de l’empereur Napoléon I (signature du document).

 

Comment agit Louis Napoléon Bonaparte avec le pouvoir législatif ?

L’Assemblée nationale est dissoute le jour du coup d’Etat (2 décembre 1851, date anniversaire du couronnement de Napoléon Ier). Les députés les plus en vue sont arrêtés (article 1).

 

Qui est chargé de l’exécution du décret ? Comment ?

Le Ministre de l’Intérieur est chargé de l’application du décret. Il est aidé par les militaires car l’Etat de siège a été décidé pour la ville de Paris. Le pouvoir exécutif prend le pouvoir (articles 4 et 6).

 

Que rétablit-il ?

Le prince-président rétablit le suffrage universel masculin. Celui-ci avait été limité par la loi électorale du 31 mai 1850 excluant du droit de vote ceux qui n’ont pas trois ans de domicile dans le même canton. Avec cette loi sont exclu trois millions de citoyens, en particulier les travailleurs itinérants (article 2).

 

Pourquoi le peuple français est-il convoqué du 14 au 21 décembre ?

Le peuple français est convoqué pour voter pour donner au président de prolonger son mandat de 10 ans, ainsi que le pouvoir de modifier la constitution. Le plébiscite est approuvé à une large majorité.

 

_ Les conservateurs décident de faire de Louis-Napoléon Bonaparte leur candidat à l’élection présidentielle de décembre 1848. Thiers pense que « c’est un crétin qu’on mènera ».

_ Mais, à la fin de son premier mandat  le président réalise un coup d’Etat le 2 décembre 1851, date anniversaire du couronnement de Napoléon I. Il dissout l’Assemblée et fait arrêter les députés les plus en vue. Il établit un gouvernement de transition vers une restauration de l’Empire.

_ Le prince président rétablit le suffrage universel masculin. Celui-ci avait été limité par la loi électorale du 31 mai 1850 excluant du droit de vote ceux qui n’ont pas trois ans de domicile dans le même canton. Cette loi avait exclu trois millions de citoyens, en particulier les travailleurs itinérants.

_ Le 20 décembre 1851 un plébiscite permet à Louis Napoléon Bonaparte de prolonger son mandat et d’obtenir les pleins pouvoirs pour modifier la constitution.

_ Dès le 2 décembre 1852, il se fait proclamer empereur sous le nom de Napoléon III (1808 -1873).

Coup d’Etat (p. 331) : action illégale, souvent violente par laquelle on tente de renverser un gouvernement.

 

Plébiscite (p. 119) : Scrutin par lequel une personne ayant accédé au pouvoir demande aux électeurs de lui manifester leur confiance en se prononçant par oui ou par non sur un texte donné.

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