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MUSECLIO

Cours Terminale L/ES : LES GRANDS MODELES IDEOLOGIQUES ET LA CONFRONTATION EST-OUEST JUSQU’AUX ANNEES 1970 : LA GUERRE FROIDE

26 Novembre 2009 Publié dans #Cours Terminale

LES GRANDS MODELES IDEOLOGIQUES ET LA CONFRONTATION EST-OUEST JUSQU’AUX ANNEES 1970 : LA GUERRE FROIDE

 

Introduction :

 

                Au sortir de la seconde Guerre mondiale les deux principaux vainqueurs, l’URSS et les Etats-Unis se retrouvent face à face. Ce sont deux puissances aux modèles opposés mais qui prétendent être la référence pour les autres pays du monde.

                Ces deux superpuissances s’affrontent depuis l’après-guerre jusqu’à la fin de l’URSS (1947-1991). Cette période qui a connu son apogée dans les années 50 et 60 s’appelle la Guerre Froide.

Problématiques :

1) Sur quels principes l’URSS et les Etats-Unis prétendent-ils établir un ordre mondial ?

2) Sous quelles formes les Etats-Unis et l’URSS s’affrontent-ils ?

 

I. Comment expliquer l’attraction du modèle soviétique ?

 

                A. Une dictature totalitaire

 

                               1) Comment évolue dans le temps le modèle soviétique ?

 

Frise chronologique (page 70)

 

Le modèle communiste soviétique a toujours été considéré, depuis sa mise en place dans les années 20, comme une alternative au modèle libéral. Mais la dictature de Staline a établi un contrôle très strict sur la population et la vie intellectuelle. Au lendemain de la guerre, on assiste à une expansion du modèle de par le monde et plus particulièrement en Europe orientale, qui devient très vite une réplique copie conforme du modèle soviétique, sauf dans un pays, la Yougoslavie.

_ 1953, marque un tournant fondamental dans l’évolution du modèle avec la mort de Staline. Khrouchtchev est le nouveau maître du pays. La déstalinisation est lancée mais l’URSS n’est pas encore prête à accepter l’instauration de communismes nationaux dans les démocraties populaires. Avec Khrouchtchev, le modèle tente de se moderniser, mais ses réformes constituent un échec qui plonge de nouveau le modèle dans une ère de stagnation avec Brejnev. Il faut attendre 1985, pour voir Gorbatchev lancer la Perestroïka dont les difficultés de mise en place entraînent sa chute et par la même occasion celle du modèle en 1991.

                               T. P. pages 86-87 : le modèle soviétique

 

2) Quels sont les principes du modèle soviétique ?

 

Tableau 1 page 86 : Staline et l’URSS pour la paix

 

Question 1 page 87 : Etudiez la composition de l’affiche et l’attitude du personnage : quelle image de l’URSS est transmise ?

                L’affiche montre une union de toutes les populations (personnages en habit russe traditionnel au centre, homme noir et militaire asiatique sur le côté), des deux sexes, adultes et enfants. L’impression d’union et de joie est confortée par les applaudissements, les fleurs, les couleurs vives et les sourires.

                Dans ce monde sans distinctions sociales (mélanges) règne l’égalité et la paix (panneaux avec le mot paix écrit dans différentes langues : paix, paz mir en alphabet cyrillique). Le règne mondial du communisme se voit dans l’association des drapeaux : polonais, allemand, britannique, américain et surtout les drapeaux rouges communistes soviétiques et chinois).

                Le peuple descend en masse un escalier. Ils s’éloignent d’une statue armée alors qu’une colombe, symbole de paix, se dirige vers eux. La population porte les portraits de Staline et de Mao Zedong (fond), les guides du peuple dans le communisme.

 

_ Le communisme (ou marxisme léninisme) a pour objectif l’établissement d’une société sans classes où chacun aura selon ses besoins. Pour y parvenir, le prolétariat doit renverser la bourgeoisie et faire régner sa dictature.

 

 

3) Quelles sont les pratiques ?

 

Texte 2 page 86 : Idéologie et économie soumises au totalitarisme stalinien

Question 2 a page 87 : Quel est le rôle du parti communiste ? quels sont les devoirs de tout membre du parti ?

 

_ Tout le pouvoir appartient au parti communiste, considéré comme le représentant de la classe ouvrière, aucun autre parti n’est toléré. C’est Lénine qui a imposé cette interprétation de la doctrine marxiste et qui a créé le moyen de l’imposer au peuple, c’est à dire la police politique (la tchéka) et les camps de concentration (le goulag). Staline n’a fait qu’accentuer ce que Lénine avait établi dès les premiers mois de son pouvoir, en 1918. Le parti est organisé selon le principe du centralisme démocratique. L’individu n’existe pas : le communisme est un système totalitaire, où l’emprise de l’Etat sur l’individu est totale.

 

B. Comment l’Etat contrôle-t-il l’économie ?

 

Question 2 b page 87 : Quels sont les objectifs à atteindre d’après ce plan ? Dans quels buts ?

 

_ Tous les moyens de production (terres, usines, banques, commerces) sont nationalisés et l’Etat planifie l’économie par les plans quinquennaux. Staline choisit de privilégier les industries lourdes et les infrastructures aux dépends de l’agriculture et des industries de biens de consommations, qui resteront le point faible de l’économie soviétique.
_ Le système n’a jamais correctement fonctionné. Il a permis cependant de bâtir une solide industrie lourde, qui a permis à l’URSS de battre l’Allemagne nazie et de se lancer dans la conquête spatiale.

 

C. En quoi le système est-il conquérant ?

 

Carte 5 page 75 : L’encerclement de l’URSS (années 1960)

 

_ La victoire soviétique dans la seconde guerre mondiale a donné à l’URSS un immense prestige et une zone d’influence en Europe de l’Est, où Staline va pouvoir installer des régimes communistes à la suite d’élections truquées et de coups d’Etat (le coup de Prague en février 1948).  La victoire des communistes en Chine en 1949 augmente encore la puissance du bloc communiste, auquel il faut ajouter la Corée du Nord, le Vietnam du Nord et à partir de 1960 Cuba.

 

D. En quoi le système est-il contesté ?

 

Texte 5 page 87 : « La dictature communiste en URSS »

Question 5 page 87 : Que dénonce ce réfugié soviétique dans son livre ?

 

_ Les Soviétiques ont du mal à maintenir leur emprise sur l’Europe de l’est : en 1953, les ouvriers de Berlin Est se soulèvent, en octobre 1956, ce sont les Polonais, le mois suivant les Hongrois, en août 1968 les Tchèques et les Slovaques. A chaque fois, la réponse est la même, l’URSS envoie ses chars et écrase les révoltes dans le sang.

 _ Pourtant, la contestation ne cesse jamais tout à fait : les Hongrois acceptent la domination politique mais libéralisent l’économie, les Polonais obtiennent de maintenir les libertés religieuses et créent avec Lech Walesa le syndicat Solidarité, les soviétiques ont leurs dissidents comme Andrei Sakharov ou Alexandre Soljenitsyne.

 

II. Quels sont les traits majeurs du modèle américain dans les années 1950-1960 ?

 

Introduction :

 

Le modèle américain a dominé les représentations politiques, idéologiques et culturelles du monde occidental depuis la Seconde Guerre Mondiale. Cette hégémonie du modèle américain s’explique à la fois par la victoire militaire qui a validé son efficacité et sa légitimité, par la puissance économique qui lui a donné un rayonnement matériel à l’échelle mondiale et par le poids politique et militaire perçu comme la protection de l’Occident face à la puissance soviétique.

Cette influence considérable du modèle américain n’a pas suscité seulement l’admiration mais aussi d’importantes critiques, à l’image des nombreuses contradictions qui caractérisent ce système.

Problématique : Quelles sont les originalités, les forces et les contradictions de ce modèle ?

A. Quelles sont les composantes de la démocratie américaine ?

TRANSPARENT Organigramme Constitution américaine 

Elle se caractérise avant tout par sa stabilité puisque la Constitution date de 1787, au lendemain de l’indépendance. Depuis quelques amendements. Cette Constitution a instauré un Etat fédéral et un régime présidentiel.

1) Un Etat fédéral

_ Le pouvoir est organisé à 2 niveaux :

* au niveau local, le pays a été, à l’origine, divisé en 13 Etats, les ex 13 colonies. Avec l’extension territoriale du pays, les Etats sont aujourd’hui au nombre de 50 (le dernier Hawaii). Chaque Etat a sa constitution qui prévoit l’élection au suffrage universel d’un gouverneur (exécutif) et de 2 assemblées (législatif). Ces institutions sont compétentes dans le domaine de la justice, de la police, de l’éducation..........

* au niveau central, au dessus des Etats, le gouvernement fédéral installé à Washington est compétent dans les domaines militaires, diplomatiques et monétaires. Dans certains cas, il peut intervenir dans les affaires de chaque Etat et imposer des décisions particulières par des lois de caractère fédéral (création du FBI, contre la discrimination raciale, le droit à l’avortement...). Ce gouvernement central est dominé par le pouvoir présidentiel.

 

 

 

 

 

2) Un régime présidentiel

            a) Le pouvoir central

_ Le pouvoir central est constitué de 3 ensembles :

* le pouvoir exécutif formé du Président, élu pour 4 ans au suffrage universel indirect, et du cabinet (gouvernement). Ministres= secrétaires d’Etat ; le vice président vient après le Président dans la hiérarchie politique.

* le pourvoir législatif détenu par le Congrès qui est constitué de 2 assemblées élues au suffrage universel : le Sénat (2 élus par Etat) et la Chambre des représentants (le nombre d’élus est proportionnel à la population de chaque Etat).

* le pouvoir judiciaire représenté par la Cour suprême ; elle veille en particulier à l’application de la Constitution et arbitre les conflits entre Etats et Etat-fédéral. Ces décisions s’imposent à tous.

                        b) L’importance du pouvoir présidentiel

 

_ Parmi ces 3 pouvoirs, c’est celui du Président qui domine. Cette prédominance repose sur plusieurs prérogatives particulières :

* il est à la fois chef de l’Etat et chef du gouvernement. De ce fait, il est le chef des armées et de la diplomatie ; il choisit les secrétaires du cabinet. Le président et le gouvernement ne sont pas responsables devant le Congrès qui ne peut les renverser. Le Président détermine la politique générale du pays et dirige l’administration ; il nomme et révoque les hauts fonctionnaires.

* il dispose d’un droit de veto si le Congrès vote une loi contraire à sa politique.

*  il désigne les nouveaux membres de la Cour suprême

                                  

c) Quelles sont les limites des pouvoirs du président ?

 

_ Cependant plusieurs limites restreignent les pouvoirs du Président :

*  il ne peut exercer que 2 mandats

* seul le Congrès a l’initiative des lois.

* un veto du Président peut être tourné par un vote du Congrès à la majorité des 2/3.

* le Congrès peut refuser certains crédits au Président.

_ Par conséquent, quand les 2 assemblées sont dominées par une majorité d’opposition au Président, celui-ci n’a plus qu’une marge de manoeuvre limitée. Cette situation est très fréquente du fait des caractéristiques de la vie politique américaine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

3) une société peu politisée

 

4 grandes caractéristiques distinguent la vie politique du pays :

                       

a) Le bipartisme

 

_ 1) le bipartisme : deux grands partis, créés au XIXème dominent la vie politique dont le temps fort reste l’élection présidentielle :

* le parti républicain est le parti des WASP. Très implanté dans le N.E mais aussi dans le Centre et dans l’Ouest, il recrute ses dirigeants dans la bourgeoisie et trouve sa base électorale dans les classes moyennes. Il est politiquement conservateur et partisan du libéralisme.

*  le Parti démocrate est moins homogène ; créé à l’origine dans le sud conservateur, il a réussi à s’implanter dans le Nord industriel en se liant au syndicat. Se présentant comme le défenseur des ouvriers, il est partisan de " l’Etat Providence " ce qui lui vaut le soutien des minorités ethniques et des classes moyennes progressistes.

_ En fait, au delà des principes affichés, ces partis au pouvoir ont mené des politiques très semblables et affichent des programmes flous et très voisins. De plus, ce sont avant tout des machines électorales qui semblent se dissoudre en dehors des périodes d’élections ; les campagnes électorales ressemblent d’ailleurs plus à des kermesses qu’à des initiatives politiques. D’où un désintérêt des Américains pour la vie publique.

 

                        b) L’abstention

 

_ 2) Une participation électorale historiquement faible, même aux élections présidentielles où environ la moitié des électeurs s’abstient. Aux élections au Congrès, la participation est nettement inférieure à 50%.

                       

c) Le 4e pouvoir : la presse

 

_ 3) le rôle essentiel tenu par la presse, à tel point qu’elle a été baptisée le 4ème pouvoir. Cette particularité américaine est devenue évidente en 1974 quand le Président Nixon fut obligé de démissionner à la suite du scandale du Watergate qui éclata à la suite d’une campagne de presse. De même, les risques de destitution du Président Clinton sont largement liés aux prises de position des journaux.

                       

d) L’influence des lobbies

 

_ 4) l'influence très importante des groupes de pression appelés lobbies (sociétés industrielles ou financières, syndicats, défenseurs des armes à feu, groupes religieux......). Très puissants, ils financent en grande partie la campagne électorale des candidats qui se sont engagés à tenir compte de leurs demandes. Ce rôle politique des puissances d’argent est un des aspects du libéralisme.

 

 

 

B. Le libéralisme est-il la clé du « rêve américain » ?

 

1) La libre entreprise et le désengagement de l’Etat.

 

Photographie 3 page 84 : L’American way of life

Question 3 page 85 : Comment cette photographie évoque-t-elle l’American way of life ?

Le rêve américain, au XIX siècle, était l’espoir d’être accueilli sur une terre d’asile reconnaissant la liberté des convictions religieuses ou politiques et offrant du travail.

A la fin de la guerre, le GI est tout à la fois le libérateur et celui qui apporte le chewing gum, la cigarette et le bas nylon tout en invitant les femmes à danser le charleston et le be-bop.

Quelques années plus tard, le symbole du rêve américain, la voiture décapotable, véhicule les concepts de liberté et d’aventure (la possibilité de se déplacer librement, vite et loin), de richesse (avec la taille de cette voiture, aux chromes mesurés, on est bien loin de la minuscule « quatre chevaux » cahotant sur les routes départementales françaises !) et de progrès (n’oublions pas que l’automobile est le symbole phare de la bonne santé économique et du progrès technique). A l’automobile, il faut ajouter la maison individuelle certainement suréquipée et la belle femme blonde au volant, renvoyant à la célèbre et mythique Marilyn Monroe.

 

L’American way of life propose le bonheur à chacun, en fonction de son travail, sans obstacles de la part de l’Etat…

L’idéologie dominante repose sur l’idée que la société doit favoriser l’individualisme ; la plupart des Américains pensent que tout le monde peut réussir à condition de le mériter par son travail, sa vertu..... La réussite se mesure alors à la capacité de gagner de l’argent. Pour réussir, chaque individu doit être libre d’agir dans le cadre des lois du marché. Ce point de vue appelé libéralisme prétend que l’exercice de la liberté économique nécessite que l’Etat n’intervienne pas dans l’économie.

 

_ En principe, l ‘économie repose sur la libre entreprise et la non-intervention de l’Etat dans le domaine économique. De ce fait, la concentration est devenue importante dès la fin du XIXème et le gouvernement a fait une première grande entorse aux principes libéraux en faisant appliquer des lois anti-trust pour que " la concurrence ne tue pas la concurrence ".

_ Ensuite, avec la crise économique des années 30, l’intervention de l’Etat s’est accrue avec l’application du New Deal par le President démocrate Roosevelt. Les bases de l’Etat-Providence sont ainsi mises en place. Après la Seconde Guerre Mondiale, le Président démocrate Truman complète cette politique par des mesures en faveur des salariés, en particulier dans le domaine social. Cependant aux E.U, le rôle de l’Etat reste plus limité que dans la plupart des autres pays développés. De ce fait, la pression fiscale est restée moins élevée aux EU (27% contre une moyenne de 38% dans l’OCDE).

_ Malgré cette particularité américaine, les années 80 ont été marquées par une nouvelle orientation impulsée par le Président républicain Reagan. : Diminution des dépenses publiques (sauf dans le domaine militaire) et des responsabilités de l’Etat dans le domaine social et économique pour parvenir à une diminution des impôts. Cette volonté de démantèlement de l’Etat Providence a accru certaines faiblesses du système américain.

            2) L’envers du libéralisme.

 

Texte 5 page 85 : « J’ai fait un rêve »

Question 5 page 85 : Quels reproches Martin Luther King adresse-t-il aux Etats-Unis ? Quel est son rêve ? ( A l’aide des documents 2 et 4, expliquez en quoi il est enraciné dans le rêve américain ».)

            Le reproche principal adressé par M. Luther King à son pays est le non respect des valeurs sur lesquelles repose la constitution américaine : liberté, égalité et justice pour tous les citoyens. 

Pasteur noir américain, né à Atlanta dans un ancien Etat esclavagiste, M. L. King s’engage rapidement dans la lutte non-violente contre la discrimination raciale aux Etats-Unis. En 1955, il obtient la fin de la ségrégation dans les autobus de Montgomery en Alabama.

 

_ Malgré la fin de la ségrégation raciale, l’intégration des noirs reste difficile. En 1954-1955, sous la présidence républicaine du général Eisenhower, la Cour suprême condamne la ségrégation dans l’enseignement puis les transports.

 

En 1957, Martin Luther King fonde la fondation de la Conférence des leaders chrétiens du Sud qui lutte pour l’égalité des droits des Noirs dans le Sud alors que le président Eisenhower envoie les troupes fédérales à Little Rock, en Arkansas, afin de permettre à des enfants noirs de pénétrer dans une école qui leur était auparavant interdite par les Blancs.

Mais la déségrégation reste lente. C’est pour cela que, lors de la grande manifestation du 28 août 1963, il prononce sur les marches du Lincoln Memorial à Washington, son discours devenu célèbre : « I have a dream… », afin que toutes les lois ségrégationnistes soient abrogées, ce qui est réalisé en 1964.

 

_ En 1964-1965, le Président démocrate Johnson fait voter des lois interdisant toute discrimination dans les lieux publics et accordant l’égalité politique aux noirs. Mais malgré une politique d’aides, la discrimination reste une réalité sociale et économique puisque actuellement le revenu moyen des familles noires représente 58% de celui des familles blanches ; les noirs sont les premières victimes de la pauvreté.

 

_ La pauvreté qui avait fortement reculée durant les Trente Glorieuses a fortement progressé du fait des difficultés économiques et de la politique néolibérale de R Reagan et de ses successeurs. Elle touche 14% des américains (et 30% des noirs), affectant surtout les noirs, les femmes seules et les autres minorités ethniques. Cette évolution explique en partie l’explosion de la délinquance qui touche surtout les quartiers déshérités des villes : En proportion de la population il y a 10 fois plus de meurtres aux EU qu’en Europe et 7 fois plus de prisonniers dont plus de 2000 sont des condamnés à mort. La société américaine reste marquée par la violence (ex du Texas).

 

_ Au niveau scolaire, l’école publique manque de moyens et les classes y sont surchargées ; le taux d’échec est de ce fait très élevé. Par contre, les classes moyennes envoient leurs enfants dans des écoles privées payantes où les conditions de travail sont satisfaisantes. L’Université est d’un accès très coûteux. Dans le système éducatif, la sélection se fait donc par l’argent ce qui assure la reproduction sociale.

 

_ De même, la Sécurité sociale étant très insuffisante, les Américains doivent s’assurer dans des sociétés privées. De ce fait, 37 millions de personnes n’ont aucune couverture sociale. L’existence de cette misère de masse nuit au prestige du modèle américain.

 

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C. Rayonnement et contestation du modèle américain

1) Puissance matérielle et hégémonie culturelle

_ Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’influence américaine, en rupture avec la tradition isolationniste, prend un caractère international qui ne cessera de s’étendre jusqu’à nos jours, en particulier du fait de la décolonisation puis de la désintégration du bloc soviétique.

 

_ Cette influence combine une dimension politique, économique, technologique et culturelle dont le succès s’appuie sur les éléments suivants :

* la puissance militaire colossale, toujours incontestée, et la présence d’importantes bases sur tous les continents.

*  l'implantation planétaire des multinationales dont beaucoup axent leur publicité sur leur identification au modèle culturel américain (Coca Cola, Mac Donald.......).

*  culture de masse avec une énorme production cinématographique et télévisuelle qui domine de manière écrasante le marché mondial.

* la maîtrise des activités informatiques. Ils n’ont pas de concurrents sérieux dans le domaine de la production d’ordinateurs, de logiciels. La plupart des grandes banques de données sont américaines. Ils ont mis en place le système de communication Internet.

* la recherche scientifique américaine reste de loin la première du monde.

* l’arme alimentaire a été, du fait de l’énorme production agricole, en particulier céréalière, un moyen de pression sur de nombreux pays du Tiers-monde jusqu’au début des années 80. Mais du fait de la montée de la concurrence, elle a beaucoup perdu de son importance.

* Depuis les accord de Bretton Woods, le $ reste la seule véritable monnaie internationale. Le mark et le yen n’ont guère entamé sa prépondérance.

* la suprématie de l’Anglais comme langue internationale reflète l’influence mondiale des EU. Le déclin du français est net depuis 1945 et le recul brutal du russe à la suite de l’éclatement du bloc de l’Est a profité exclusivement à l’Anglais.

 

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2) Un modèle contesté

_ La contestation du modèle américain est très diverse à travers le monde. On peut distinguer 4 grandes sources différentes de contestation :

*  la source communiste soviétique qui a atteint sa maturité durant le Guerre froide avec la doctrine Jdanov. Cette source n’existe quasiment plus.

*  la source tiers-mondiste qui critique la domination politique et économique des E.U et en particulier la dictature du dollar.

*  la source arabe qui reproche aux EU son soutien permanent à Israël et leurs recours à la force contre les gouvernements arabes qui leur déplaisent. La guerre du Golfe et l’embargo contre l’Irak a renforcé cette contestation.

* la source européenne qui critique l’individualisme américain mais aussi son impérialisme culturel du fait de l’invasion de produits culturels de bas niveau exportés massivement par les EU. Les européens considèrent aussi souvent que les américains sont convaincus de la valeur universelle de leur modèle et voudraient le voir adopté par les pays d’Europe.

 

Conclusion : Dans l’ensemble, le modèle américain n’a pas pleinement profité de la désintégration du modèle soviétique ; on peut considérer qu’il a atteint son apogée au début des années 60 au moment où il combinait avance et prospérité économique, augmentation généralisée du niveau de vie, réduction de la discrimination raciale, " leader-ship " du monde occidental dans un contexte général de détente internationale.

Puis la guerre du Viêt-nam, le développement de la contestation noire et étudiante, ensuite la crise économique et les échecs internationaux des années 70 ont entraîné un déclin relatif du modèle. Aujourd’hui, les contradictions du système américain, combinées pourtant au maintien de sa puissance, font des EU un modèle écorné qui laisse transparaître une large part d’ombre.

 

 

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