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MUSECLIO

Cours 2e Histoire : Libertés et nations en France et en Europe dans la première moitié du XIX siècle (1)

23 Mai 2014 , Rédigé par M. Martineau Publié dans #Cours 2e

 

LIBERTES ET NATIONS EN FRANCE ET EN EUROPE

DANS LA PREMIERE MOITIE DU XIX SIECLE

Manuel Belin programme 2010 coll. David Colon

 

Introduction :

La Révolution française a transformé l’Europe. Dans la première moitié du XIX siècle les idées libérales liées inspirées des Droits de l’Homme et du Citoyen ont fortement progressé. Des mouvements sont apparus pour combattre les monarchies absolues. L’opinion publique se développe avec une plus grande liberté de la presse pour étendre le parlementarisme et lutter contre l’esclavage.

            L’idée de nation s’affirme à cette période à cause des guerres menées par les Français en Europe entre 1792 et 1815. En Italie et dans l’espace allemand le désir d’unité nationale s’affirme dans des mouvements nationaux, en particulier en 1848 lors du printemps des peuples.

 

Problématique : Comment s’affirment les aspirations nationales et politiques dans une Europe monarchique ?

 

HISTOIRE DES ARTS

 

Tableau 4 page 289 : La France réprime le peuple madrilène

 

Question 1 page 289 : Quelle image le peintre donne-t-il de la France et de son armée ?

Le peintre espagnol Francisco Goya montre des soldats français agissant avec cruauté en fusillant des hommes désarmés, en pleurs.

L’homme au premier plan a une position des bras ressemblant à celle du Christ en croix, dans l’arrière plan le clocher d’une église recouvert par la nuit évoque les ténèbres menaçant les chrétiens. Le sang rouge des morts aux pieds de l’homme à genoux souligne la violence meurtrière des soldats Français.

 

Question 2 page 289 : Pourquoi ce tableau est-il de nature à susciter l’éveil du sentiment national ?

Le tableau de Goya illustre le nationalisme de réaction à l’occupation impériale par le contraste entre la figure christique du Madrilène et la violence de la ligne des soldats français.

 

I. Quels sont les mouvements libéraux et nationaux en Europe dans la première moitié du XIX siècle ?                      

 

A. En quoi l’Europe a-t-elle été bouleversée par la Révolution française ?

 

Comment la carte de l’Europe a-t-elle été redessinée par le Congrès de Vienne en 1815 ?

           

Grand Angle TP pages 286-287

 

Question 1 page 287 : Quels pays européens ont été le plus touchés par la Révolution et l’Empire ?

La carte de 1811 montre combien les Pays-Bas, l’Italie et une partie de l’Allemagne ont été touchés dans leurs frontières et leur organisation (Code civil).

 

Question 2 page 287 : En quoi les frontières de 1815 ne respectent-elles pas les aspirations des nations ?

La carte de 1815 met en valeur les redécoupages allemands, italiens, ainsi que la disparition de la Pologne.

 

Question 3 page 287 : Quels sont les foyers de résistances nationalistes sous l’Empire puis sous l’Europe de Vienne ? Qu’en conclure ?

La comparaison permet de dégager les foyers pérennes du nationalisme.

 

_ La Révolution française avec la diffusion du Code civil et les guerres de 1792 à 1815 ont bouleversé l’Europe. Ces événements ont crées des aspirations libérales liés aux Droits de l’Homme et du Citoyen, et des aspirations nationales avec des mouvements nationaux désirant l’unité nationale.

_ Les souverains victorieux de Napoléon réunis au Congrès de Vienne de 1815 restaurent les monarchies absolues renversées et redessinent la carte de l’Europe. Sous l’influence du ministre autrichien Metternich les monarques se partagent l’Europe et isolent la France. Ils établissent les nouvelles frontières sans prendre en compte les aspirations nationales et établissent des états tampons comme les Pays-Bas, aux frontières de la France, mettant les Belges catholiques sous la domination de la Hollande protestante. 

Aspirations libérales (p. 288) : revendication des droits de l’individu (libertés d’expression, de croyance, de réunion), de la nation (souveraineté nationale, constitution écrite, distinction des pouvoirs) et de l’égalité civile (égalité devant la loi, l’impôt, l’emploi).

Aspirations nationales (p. 288) : fait, pour un groupe d’individus conscient de partager une unité culturelle, historique, d’aspirer à se constituer en Etat.

Metternich (Klemens Von) (1773-1859) (p. 288) : Diplomate, ministre des Affaires étrangères puis chancelier de l’empire d’Autriche, il impose un ordre conservateur lors du congrès de Vienne. Jusqu’à sa chute en mars 1848, il s’oppose avec acharnement aux mouvements libéraux et nationaux en Europe.

Etat tampon (p. 288) : le congrès de Vienne crée autour de la France des petits Etats destinés à contenir la France en l’isolant des grandes puissances.

 

 

 

 

 

 

B. Comment l’opinion publique européenne romantique appuie-t-elle le mouvement national grec ?

              TP pages 292-293 L’indépendance grecque : une cause européenne

 

Question 1 page 293 : Pourquoi la cause grecque mobilise-t-elle les libéraux et les nationalistes européens ? (doc. 1, 3, 4, 5, 6)

 L’intérêt est de présenter l’élan libéral et national qu’a soulevé partout en Europe l’indépendance de la Grèce. Il s’agit surtout de montrer combien les idées de Liberté, de Nation se retrouvent mobilisées par des artistes engagés. Les romantiques français sont favorisés par le choix des documents, mais les références récurrentes à lord Byron permettent de parler des Anglais, et la gravure est d’un peintre italien. On pourra également utiliser l’autre tableau célèbre de Delacroix, en ouverture de chapitre.

 

Question 2 page 293 : Par quels moyens les artistes entendent-ils aider les Grecs dans leur combat pour l’indépendance ? (doc. 1, 3, 4, 5, 6)

Le corpus documentaire est surtout centré sur l’engagement politique des romantiques. La peinture permet la défense des victimes de la barbarie sanguinaire turque (illustrée par les massacres de Chio et évoquée par Chateaubriand et Lamartine, doc. 3 et 5), le réveil de la Grèce antique à la civilisation magnifiée (les « fils d’Hellé » évoqués par Lamartine). Un large panel d’implication est également couvert, depuis l’art mis au service de la cause à l’intervention en tribune de Chateaubriand.

 

Question 3 page 293 : Quel rôle joue Byron dans l’essor du mouvement philhellène ? (doc. 3, 4, 6).

Byron est mort de malaria à Missolonghi, mais on en fait un martyr (doc. 3, 4, 6). Son intervention physique, sa mort à 36 ans, tout concours à cela. La génération d’après Vienne a besoin de gloire et de héros jeunes, et l’Europe de Vienne étant figée, elle les trouve ailleurs.

 

Question 4 page 293 : Les philhellènes sont-ils mus par les mêmes motifs ? Quel effet cela peut-il avoir sur le mouvement ? (doc. 3, 4, 5, 6).

Tous les thèmes philhellènes sont évoqués : la croisade chrétienne contre les musulmans (intervention de Chateaubriand et présence des popes dans la gravure, doc. 4 et 5) est un thème potentiellement conservateur (Chateaubriand), mais que les libéraux peuvent accepter (la religion est l’âme d’un peuple). Au total, des positions politiques opposées se retrouvent dans le philhellénisme (Lamartine et Chateaubriand). Ne pas oublier, cependant, la réalité sur le terrain d’une guerre civile complexe et très violente à l’égard des civils turcs.

 

Question 5 page 293 : Quelle est la position de l’Angleterre ? Comment évolue-t-elle ? Pourquoi ? (doc. 2, 5, 6).

L’extrait de la position de Castlereagh montre le refus d’intervention des États dans la logique de la Sainte Alliance, alors que les derniers vers du poème d’Hugo permettent d’évoquer le changement d’attitude des chancelleries sous la pression des opinions publiques mobilisées par les artistes.

 

_ En 1820-1821 une vague révolutionnaire éclate en Europe en Espagne, à Naples, en Grèce. Les artistes philhellènes du romantisme comme Lamartine, Chateaubriand ou Byron s’engagent pour la lutte d’indépendance grecque. En effet la Grèce est considérée comme à l’origine de la culture européenne. De plus le massacre de Chio en 1822 (mort de 23 000 personnes) choque l’opinion publique européenne, comme le montre le tableau d’Eugène Delacroix.

_ Le Royaume-Uni et la France viennent au secours des Grecs à la fin de l’année 1828. Les Grecs acquièrent leur indépendance contre les Turcs en février 1830.

Romantisme (p. 290) : ce mouvement artistique et littéraire, dominant dans la première moitié du XIX siècle, prône notamment l’appel au sentiment et la valorisation de cultures populaires. Les artistes romantiques prennent souvent parti en faveur des mouvements libéraux et nationaux.

Delacroix Eugène (1798-1863) (p. 304) : chef de file du courant romantique en peinture. Dans ses œuvres, il cherche moins à représenter la réalité qu’à transmettre des émotions par le recours à l’histoire et la traduction visuelle des idées.

OU

 

B. Comment le mouvement national italien entend réaliser l’unité italienne ?

 

Question 1 page 295 : Montrez pourquoi Mazzini considère l’Italie comme une nation sans existence politique (doc.1, 4)

Le doc. 4, avec, à l’appui, le carton de situation, doit permettre de saisir la division géopolitique italienne et de comprendre l’aspiration à l’unité. Le texte montre bien sur quoi se construit le sentiment unitaire : langue, culture, histoire, religion. L’aquarelle permet d’incarner le sentiment national dans l’attachement au drapeau, et suggère la répression contre les mouvements nationaux par son atmosphère de clandestinité inquiète.

 

Question 2 page 295 : Quelles sont les ambitions de Jeune Italie ? Quel type de régime ce mouvement veut-il mettre en place ? (doc.1, 2, 3) 

Le texte de Mazzini expose clairement le républicanisme de Jeune Italie (auquel le buste d’une république à bonnet phrygien fait aussi référence dans l’image 2) et l’appel à l’insurrection populaire. Il montre également que le mouvement national lutte doublement contre l’Autriche et les monarques italiens (souvent dépendants des Habsbourg), mais aussi contre des régimes de réaction politique emblématiques de l’Ordre de Vienne.

 

Question 3 page 295 : Quels obstacles ce mouvement rencontre-t-il ? (doc. 2, 3, 4, 5)

Le texte de Cavour présente tout à la fois la critique et le projet des libéraux : le choix monarchique, le désir de s’appuyer sur le roi du Piémont et les élites italiennes, la stratégie légaliste (association) et la valorisation de la modernisation (scolarisation et chemin de fer) sont explicites et permettent de comprendre que les classes dominantes ne suivront pas en masse le projet mazzinien. Avec les doc. 1 et 5, les divisions politiques du Risorgimento sont abordées.

 

Question 4 page 295 : Quelles catégories sociales sont touchées par le mouvement Jeune Italie ? Comment sont-elles mobilisées ? (doc. 2, 3, 5) 

Surtout des classes moyennes et des bourgeois, dont des femmes (doc. 3). Les hommes bien vêtus du doc. 2 montrent bien que la sociologie du mouvement était plus élitiste que la cible de ses discours.

 

_ Le mouvement national Jeune Italie mêle lutte nationale et lutte politique. En effet, dans un contexte d’une Europe touchée par le Romantisme, des patriotes italiens se regroupent dans le mouvement du carbonarisme. Les patriotes Mazzini et Garibaldi ont des idées républicaines et souhaitent l’unité de l’Italie fragmentée en de nombreux Etats monarchiques. Le mouvement national s’appuie sur les classes moyennes et les bourgeois. Mais ce sont le roi Victor Emmanuel II du royaume de Piemont-Sardaigne et son ministre Cavour qui parviennent avec l’aide de la France à réaliser le Risorgimento.

Carbonarisme (p.317) : société politique secrète de tendance libérale qui lutte pour l’unité de l’Italie. Inspirée de l’exemple des carbonaris italiens, la charbonnerie française est à l’origine de plusiurs complots contre le régime monarchique.

Mazzini, Giuseppe (1805-1872) (p. 315) : patriote et révolutionnaire italien, carbonaro, il fonde à Marseille, en 1831, le mouvement « Jeune Italie » dont le but est de fonder une république italienne unitaire. Il cherche alors à unifier les révolutionnaires et organise plusieurs conspirations, qui échouent. En 1848, il se porte à la tête de l’éphémère république romaine.

Garibaldi, Giuseppe (1807-1882) (p. 314) : patriote italien, il est condamné à mort par contumace en 1834 pour son action au sein de « Jeune Italie » de Giuseppe Mazzini. Il s’exile en Amérique du Sud, où il se rend célèbre en combattant contre des dictatures à la tête d’une légion italienne, avant de revenir aux côtés des Piémontais contre l’Autriche en 1848.

Risorgimento (p. 290) : terme désignant au sens propre la renaissance (résurgence) nationale à laquelle les patriotes italiens aspirent, et au sens large le vaste mouvement d’éveil culturel qui touche les Etats de la Péninsule depuis la fin du XVIII siècle.

 

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